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Traçabilité : de la technologie au management

Article
Publié le : 02 / 08 / 2007
[Information archivée depuis le 30/10/2007]

La traçabilité est définie par la capacité à retrouver un historique au moyen d’informations enregistrées. Cela peut concerner des biens, des services ou des personnes.
Toute entreprise fait de la traçabilité quotidiennement et sciemment par respect d’obligations légales (comptabilité, sécurité des employés…), pour une bonne gestion commerciale, etc. La traçabilité n’est donc pas une nouveauté pour l’entreprise et la médiatisation actuelle et l’engouement pour les technologies nouvelles sont à relativiser. Ce qui évolue, c’est l’exigence de résultat qui oblige au remplacement du bon vieux papier/crayon par des moyens plus performants et surtout plus réactifs. Mais quelle que soit la technologie, la bonne solution sera celle qui convient à l’entreprise.
Le respect d’obligations légales et la maîtrise des risques sont bien souvent le moteur principal de la mise en place d’un système de traçabilité, notre société se juridiciarisant de plus en plus. Si la traçabilité est un moyen défensif, c’est aussi un moyen offensif.
Pour toutes ces raisons, la traçabilité est devenue une composante du système de management de l’entreprise.

LES ENJEUX DE LA TRACABILITE

1- L’amélioration de la compétitivité
Souci permanent de l’entreprise, la maîtrise des coûts passe par une meilleure visibilité des paramètres d’une production. La traçabilité permet l’amélioration de la qualité (moins de rebus, de reprises, de retours). L’automatisation de la capture des données de traçabilité est également un facteur de progrès (fiabilité des saisies, fluidité des processus).
La démarche traçabilité peut s'avérer complexe, tant dans les choix technologiques qu'organisationnels. Ce double aspect nécessite une conduite de la démarche au plus haut niveau de l’entreprise.

2- La prévention des risques
Le dirigeant de l’entreprise est responsable de la prévention des risques : protéger le savoir-faire et les secrets de fabrication, respecter les règlements et les normes... La pérennité de l’entreprise sera le résultat d’une bonne prévention des attaques extérieures par la prise en compte de tous les risques en allant de la sécurité de base (protection contre les intrusions physiques) au pillage des savoir-faire et des droits intellectuels (contrefaçon, piratage).
Tous ces risques doivent être pesés et on doit leur opposer une réponse adaptée

3- La création de valeur
L’investissement en traçabilité ouvre le champ des possibles et l’on découvre souvent des sources de valorisation dans les informations ou dans les architectures mises en place. Encore faut-il laisser la créativité fonctionner.
L’amélioration de la relation client est sans nul doute un gisement de profits. Disposer d’informations précises sur les productions en cours ou sur un acheminement est une source de différentiation.

LA TRACABILITIQUE : pour penser la traçabilité globalement

La traçabilité doit répondre à un besoin parfaitement identifié, un objectif clair, une stratégie élaborée, même si la mise en place est progressive pour accompagner la conduite du changement, ou pour des raisons budgétaires. L’approche globale de la traçabilité va allier les technologies de support, de capture, de transport et de gestion de l’information à la gestion de la stratégie et de l’organisation.
Aborder la traçabilité par la technologie ou comme une problématique relevant uniquement d'un service de l’entreprise est une erreur courante. La technologie n’est que la réponse, le moyen et non le besoin.
L’approche globale de la traçabilité constitue le domaine de la Traçabilitique.

Ce que dit la norme
La définition ISO de la traçabilité dit que l’on doit pouvoir retrouver à tout moment la trace des événements de la vie d’un produit au moyen d’informations enregistrées. Il s’agit d’identifier un bien, un service, une personne et de lui associer des événements qui au fil du temps l’ont transformé, ces évènements pouvant eux-mêmes être identifiés et donc tracés.
Une bonne traçabilité doit être continue, sans rupture. Comme dans toute chaîne, un maillon faible abaisse le niveau de performance global.
De même, pour permettre une amélioration permanente, la traçabilité doit être un processus avec boucle de réaction que l’on pourrait comparer à la roue de Demming.
La réponse à un besoin amène souvent à une traçabilité plurielle alliant identification, authentification, localisation, sécurisation et ouvrant des perspectives vers de nouveaux services.

L’identification
Permet de différentier un objet ou une personne ou un groupe parmi d’autres et de le reconnaître dans un ensemble. L’identification doit être unique pour ce groupe ou cet objet.
Un produit cosmétique de la marque X dans un rayon de supermarché se distingue des autres produits du même type par une identité visuelle propre (forme, couleur, logo…) et une codification EAN qui permet d’identifier le groupe d’appartenance de ce produit. Chaque produit peut être ensuite identifié par une impression (n° de lot, date/heure de fabrication, …) voire par un numéro individuel.
L’identification permet d’associer à un produit ou un lot de produits un certain nombre de données liées aux constituants, au process de fabrication, au flux.

L’authentification
Approche qui permet de s’assurer qu’un objet ou une personne précédemment certifié présente bien une signature authentique.
L’authentification fait appel à un tiers de confiance qui gère les secrets permettant la certification.
Reprenons l’exemple du produit cosmétique. Comment s’assurer de son authenticité ? Le bouchon scellé indique que le contenu n’a, a priori, pas été manipulé après remplissage. Mais seule une signature sur l’emballage, le flacon, le bouchon, voir dans le contenu lui-même va prouver cette authenticité.
Identification et authentification sont complémentaires, car un identifiant peut être copié.
En associant les produits à des signatures uniques on peut mieux contrôler les circuits de distribution en particulier à l’international.

La localisation
Elle place un objet dans l’espace et dans le temps.
On peut distinguer la localisation temps réel tel le suivi GPS et la localisation ponctuelle enregistrant le passage en un point précis à une heure donnée. Pour exemple le tracking des messageries rapides.
La localisation va permettre de gérer des flux, augmenter la disponibilité des produits ou équipements ainsi tracés ou tout simplement éviter d’égarer des matériels.

La sécurisation
La fiabilité et la sécurité de l’information sont des éléments incontournables d’une solution de traçabilité et font partie intégrante de la Traçabilitique.
Le niveau de sécurité à appliquer sera fonction du risque que peut supporter l’information de traçabilité. L’altération de l’information ou la perte de celle-ci peut déstabiliser un processus avec pour conséquence une perte de confiance dans la solution de traçabilité et une redondance de moyens au cas où

LA SOLUTION DE TRACABILITE

La solution de traçabilité ne se limite pas à un choix de marqueurs. C’est un système de création, d’enrichissement, de transport et de restitution d’informations mettant en jeu diverses fonctions avec les niveaux de sécurité nécessaires : définition et codage, marquage - enregistrement, lecture - capture, transport - traitement, utilisation, partage.
La solution de traçabilité va devoir s’intégrer dans un environnement commercial, réglementaire, technique, informatique et aussi culturel. La prise en compte globale de tous ces contextes est indispensable pour construire une solution efficace au regard des objectifs, utile pour l’entreprise et acceptée par ceux qui en sont quotidiennement les acteurs.

Application interne ou externe
Les applications de traçabilité sont de deux sortes : en boucle fermée qui concerne uniquement l’entreprise, en boucle ouverte qui concerne un groupe d’entreprises.

En boucle fermée, les éléments d’information, les choix techniques sont homogènes, les process sont maîtrisés et les risques de rupture de traçabilité sont identifiés. Même si cette boucle fermée peut concerner des acteurs extérieurs, on peut facilement fédérer ces acteurs pour définir et contrôler la boucle. On parle alors de boucle maîtrisée.
La gestion de parcs de matériel effectuant des rotations (fûts de bière, conteneurs, palettes, outillages…) en est un exemple. La règle est imposée par le propriétaire des équipements qui gère le flux avec une visibilité complète sur le parc.

Dans une boucle ouverte, les éléments vont être échangés entre des acteurs qui ne sont pas des prescripteurs. Ils appartiennent en général à une filière qui, au travers d’organismes (syndicats professionnels, associations…), définit des règles. Il convient alors de jouer le jeu de l’interopérabilité en adoptant les normes, standards ou protocoles retenus, en choisissant des matériels agréés, en adhérant aux modèles de données et aux schémas d’accès et de transfert de l’information définis et contrôlés par la filière.


Suivant l’ampleur du secteur concerné, les règles seront des standards ou des normes internationales.
Dans la boucle ouverte, les risques de rupture de traçabilité existent à chaque frontière entre acteurs. Par ailleurs, l’échange ou le partage d’informations génèrent des risques sur la sécurité (intégrité, piratage). La boucle ouverte est un choix stratégique. S’il est souvent rendu incontournable, il convient de l’aborder avec prudence.

Source : thésame - Mécatronique & Management
http://www.thesame-innovation.com






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