« La norme est importante, mais être dans une philosophie au quotidien, c'est mieux », estime Sylvain Zorka, expert-comptable et commissaire aux comptes comme pour mieux marquer la volonté d'incarner, au-delà des vœux pieux et des pétitions de principe, les valeurs dans la réalité. La toute nouvelle norme Iso 26 000 n'en reste pas moins un guide pour les entreprises engagées dans une démarche environnementale et éthique.

Reconstruire la confiance dans l'entreprise en contexte de crise

Avec notamment comme objectif de « reconstruire la confiance dans l'entreprise en contexte de crise ». Cette norme était au cœur des échanges de la table ronde, organisée par la jeune chambre économique en Ardenne, qui s'est tenu e jeudi 20 janvier dernier à Charleville-Mézières.
Rassemblant des chefs d'entreprise de divers secteurs, elle fut l'occasion de présenter l'Iso 26 000 publiée en novembre 2010, qui a pour vocation, non pas d'être une certification nouvelle, mais un outil de progrès vers une meilleure prise en compte des impacts des décisions sur l'environnement et les hommes. Les thèmes en question sont : gouvernance de l'organisation. droits de l'homme, relations et conditions de travail, l'environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communautés et développement local.
« Nous avons un rôle social et culturel évident », a évoqué Jacques Jeanteur, responsable des magasins du même nom installés place Ducale, et comptant soixante employés. Il explique la longévité de cette activité familiale qui remonte à 1865 grâce à la constitution « d'une vraie communauté de travail où la confiance est liée à la transparence ».
Plus concrètement, après la lecture d'une encyclique Jean Paul II sur la question du travail, il décide en 1982 de passer aux 35 heures « permettant d'embaucher et donc de partager le travail ».
Autrement dit, certains chefs d'entreprise ont rappelé n'avoir pas attendu la norme Iso pour s'engager dans une démarche empreinte de responsabilité et d'éthique.

Comme Marie-Aude Bur, qui, à la tête d'une entreprise de métallurgie à Bezannes (Marne), a refusé d'écouter son comptable qui lui demandait de licencier pour sauver la société. « Je suis allé voir les centres de formation avec lesquels j'ai signé un partenariat permettant aux salariés de se former et de travailler à mi-temps. »
D'autres enfin privilégient une organisation d'entreprise en coopérative, comme Enercoop, producteur d'électricité verte.
Cette toute jeune société fonctionne sur le principe démocratique d'une personne, une voix pour l'ensemble des sociétaires et d'un réinvestissement de la totalité des bénéfices au profit des énergies renouvelables. La synthèse de ces échanges devrait être prochainement remise à Bernard Accoyer par le président de la Jeune chambre économique française.