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Les PME décrochent face à l'environnement

Communiqué de presse
Publication : 25 / 02 / 2011
134 Consultations
Il y a 3.482 entreprises certifiées ISO 14001 en France. C'est moins bien que la Roumanie », se désespère Guillaume de Bodard, président de la commission environnement et développement durable de la CGPME. Dans ce peloton de tête des entreprises engagées dans une amélioration de leurs pratiques, les grands groupes représentent les deux tiers. Le score n'est pas fameux pour les 2,5 millions d'entreprises françaises, à 98 % des PME-TPE.

Les petites et moyennes entreprises ne manquent pas d'arguments pour justifier leur retard sur leurs gros donneurs d'ordre. Leurs dirigeants travaillent à plus court terme, surtout depuis la crise, et disposent de moins de ressources pour financer des investissements spécifiques, des emplois spécialisés ou l'aide d'un cabinet de consultants. « Le Code de l'environnement est devenu aussi gros que celui du travail », explique Guillaume de Bodard, pour qui les 200 décrets du Grenelle à venir vont encore compliquer la donne.

Accompagnateur de PME chez MRI Conseil et Formation, Lionel Hemery est formel : « A moins de 100 salariés, les entreprises travaillent au jour le jour. On n'y trouve aucune sensibilisation aux enjeux du développement durable, beaucoup ne voient pas venir des obstacles à moyen terme, comme le renchérissement des matières premières. » Pour lui, le décrochage des PME est particulièrement inquiétant : « C'est l'inverse de ce que j'ai toujours vécu sur les 35 heures, le juste-à-temps ou la qualité par exemple : les collectivités sont bien plus en avance que les PME. » Autre consultant, Benoît de Guillebon, directeur de l'Apesa à Pau, constate que la crise en 2010 a fait perdre de huit à dix mois à ses clients. « La difficulté des PME est de gérer la transversalité des sujets environnementaux ; souvent elles choisissent un sujet et l'approfondissent. Je suis persuadé que l'essentiel pour elles est pourtant d'avoir une vision. »

« Ecrasées de travail »

Dans le Nord, le réseau associatif Alliance, qui promeut les bonnes pratiques innovantes auprès des entreprises, a décidé de réorienter son action vers les PME. Axelle Sapy, en charge de l'accompagnement des entreprises à la responsabilité sociale et environnementale, confirme la difficulté des PME, mais elle constate aussi des changements : « En 2010, nous avons réussi à approcher 496 entreprises, dont la moitié de PME. Mais seules 24 sont passées aux travaux pratiques. Elles ont toutes des dizaines d'idées mais elles sont écrasées de travail. » André-Jean Guérin, directeur de l'environnement à l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI) tient lui aussi à nuancer le retard des PME en rappelant les nombreuses sociétés innovantes dans le domaine. Il cite aussi en exemple l'activisme du Centre des jeunes dirigeants (CJD) ou rappelle que le Collège des hautes études en développement durable accueille de plus en plus de dirigeants de PME. L'avis de ces entreprises elles-mêmes sera mieux connu en fin d'année : l'Insee va les sonder sur le sujet dans quelques mois.



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