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Algérie- La faiblesse des certifications ISO pèse sur la capacité d’exporter
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Publication : 29 / 03 / 2011
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Les normes de qualité ne sont pas respectées en Algérie. Selon le DG de l'Ianor (Institut algérien de normalisation) seuls 1100 entreprises algériens ont des produits certifiés ISO. Les autres vendraient du "n'importe quoi" au mépris de normes et des lois en vigueur. Faute de certification et de normes, les sociétés algériennes n'ont aucune chance d'exporter leurs produits.
Les entreprises algériennes sont peu soucieuses de la qualité de leurs produits et services. Ce constat alarmant est fait par M. Mohamed Aissaoui, directeur général de l'Ianor (Institut algérien de normalisation). Seules 1100 entreprises algériennes ont pris la peine de prendre attache avec l'IANOR pour obtenir la certification de qualité ISO pour leurs produits, a fait indiqué aujourd'hui, Aissaoui, au forum de El Moujahid. Le conférencier a estimé que c'est la faute à tout le monde. Tout d'abord aux entreprises qui ne cherchent pas à améliorer la qualité de leurs produits, ensuite aux services de contrôle de l'Etat qui n'imposent pas le respects des normes et enfin à l'Ianor qui n'a pas fait suffisamment son travail de vulgarisation auprès des sociétés. Le manque de certification, a noté le DG de l'IANOR, a eu d'ailleurs des effets préjudiciables sur les possibilités d'exportation des sociétés algériennes dont les produits sont interdits de franchir les frontières de l'Europe et même celles des pays maghrébins et arabes. Il a considéré, en ce sens, que l'établissement des listes négatives comme c’est le cas pour la GZALE (Grande zone arabe de libre-échange) est loin de constituer la bonne solution. " Les opérateurs économiques ne cessent de dire depuis 2002, qu'ils ne sont pas prêts. Mais jusqu'à quand on va continuer à différer l'ouverture du marché algérien sous prétexte que les entreprises locales ne sont pas compétitives ?", s'est-t-il interrogé.
Aissaoui a indiqué que des entreprises algériennes commercialisent "du n'importe quoi" au mépris des normes de qualité qui pourtant existent et couvrent l'ensemble des activités économiques. Il a avancé à cet effet, que l'Ianor produit 600 normes par années ce qui classe l'Algérie en troisième position à l'échelle africaine derrière l'Afrique du sud et l'Egypte. Sur le plan juridique les textes ne manquent pas. Il a cité la loi 04-04 du juin 2004 qui stipule que tous les produits de santé, de sécurité et d'environnement doivent être certifiés. Mais sur le terrain ces normes ne sont pas respectées et les entreprises ne cherchent pas à se y conformer, a-t-il déploré.
L’Etat assume 80% des charges de certification
Le DG de l'Ianor a indiqué, en outre que les frais de certification d'un produit sont estimés à 5 millions de dinars dont 80 % sont pris en charge par l'Etat. Il a reconnu par ailleurs que l'Algérie accuse un manque en matière de laboratoires homologués pour effectuer des tests sur la qualité de produits. Sur les 45 laboratoires existants à travers le pays un seul est homologué et ce dans le domaine du ciment. En attendant de combler cette lacune, l'invité d'El Moudjahid a soutenu que l'Ianor fait recours à des "essais croisés". C'est-à-dire, a-t-il expliqué, qu’un produit est testé dans 3 ou 4 laboratoires différents avant d'obtenir la certification après la comparaison des résultats des tests. L'Ianor s'apprête à signer une convention de coopération avec son homologue américain à la fin du premier semestre 2011. Une convention similaire avait été signée avec l'organisme russe de la normalisation. L’Ianor a été certifié ISO-9001-2000 par le bureau international AIB-VINÇOTE - s.a Bruxelles, en mars 2007. Cet organisme mis sous tutelle du ministère de l'Industrie et des PME constitue le point d’information algérien pour l’OMC au sujet des (OTC) obstacles techniques au commerce.